Elle se lève de sa chaise et je comprends que la séance se termine.
Elle se lève de sa chaise et je comprends que la séance se termine.
Après ma première expérience avec un BAPU et un CMP avortée, parce que j'étais déçue, par que c'était les vacances, parce que je n'avais pas la sensation d'avancer dans mon analyse, dans la compréhension de ce que j'étais, j'ai tout simplement décider d'arrêter.
Malgré le fait que ces thérapies non menées à termes ont fait resurgir à la surface certains choses, il m'a été possible d'avancer. c'est probable que ce soit le changement d'orientation qui m'ait aidé dans cette démarche. Des évènements se sont produits, des changements dans certains domaines, j'ai été occupée notamment par mes études.
Actuellement dans la vie active, une nouvelle période de ma vie, je me rends compte petit à petit que toutes mes névroses, mes inhibitions... reviennent à la surface. J'ai craint qu'ils deviennent des freins, des faiblesses, que cela me nuisent...
Je songe à peut-être reprendre une thérapie psychanalytique, pour éventuellement faire enfin mettre un terme, ou du moins, mieux me comprendre.
Après avoir relu quelques uns de mes anciens post et des commentaires que certains lecteurs du blog à l'époque avait pu faire, j'ai pu avoir un regard nouveau sur cette expérience. Je pense que le psychologue avec lequel j'avais fait ma thérapie psychanalytique au sein du BAPU n'était absolument pas sérieux, qu'il n'y avait aucune considération du patient. Il est probable que son poste au BAPU ne constituait qu'un gagne pain. Sans doute, aurait-il perdu de vue la vocation d'un psychologue durant son parcours? Qu'il s'agit d'un métier portant sur la santé mentale d'autrui? Que ce n'est pas à prendre à la légère? Quid de la déontologie?
Quoi qu'il en soit, s'il y a une leçon à retenir, c'est que, dans les premiers temps de la psychanalyse, il faut être attentif tant à soi-même qu' à son psychologue/psychanalyste. Cela peut être des signes, même furtifs, tels que le fait qu'il regarde sa montre plusieurs fois, arrive 30 minutes en retard, ne vous prête aucune attention, que les séances ne durent qu'une dizaine de minutes... Cela ne fait pas partie de la thérapie psychanalytique, ce ne sont pas des moyens pour nous apporter une réflexion de quelque manière que ce soit (ce que je pensais, naïvement à l'époque). Ce psychanalyste n'a tout simplement aucune considération pour vous, et sans doute pour aucun autre patient.
J'ai arrêté mes consultations.
Pourquoi?
Parce que concrètement ça ne m'apportais rien, je restais bloqué dans cette situation, qui, du fait de mon égo démesuré, était difficilement supportable. Aujourd'hui encore, je prend tout cela comme une humilitation.
Certes, ça m'a "permis" de voir un peu plus qui j'étais réellement, qu'est-ce qui a pu faire que je suis ce que je suis.
Cependant, je me suis servie de certain de ces élèments pour renforcer mon système de "protection".
Je ne suis qu'une fiotte, faut bien le dire. Ne pas avoir réussi à devenir ce que j'aurai voulue être, se plaindre à longueur de temps, penser, penser, mais penser à quoi?
Je m'auto-flagelle, pourquoi?
Questionnement inutile.
Je n'agis pas assez..
Que faire?
J'en ai marre de ce que je suis.
Je fuis sans cesse, et c'est trop facile.
De toute manière, tôt ou tard, la réalité me rattrapera, si ce n'est ce qu'elle ne fait déjà.
Questionnement inutile.
Je déteste les hommes, cette façon de rabaisser sans cesse les femmes, ce besoin d'avoir la sensation, le sentiment de toute puissance vis-à-vis des femmes. Ce besoin d'avoir un corps frêle pour pouvoir mieux l'asphixier.
Je déteste les femmes, cette façon de fuir la réalité, de s'auto-flageller, d'avoir peur, de pas savoir choisir les hommes. D'être faible. D'abandonner leur liberté, leur raison, leur rêve, leur espoir dans les mains de ces hommes.
Je deteste le monde entier.
Je me deteste.
Je en suis qu'une merde.
Je veux tout et je ne fais rien.
Aucun garçons de mon âge ne m'aimes, parce que je suis moche, je ressemble à de la merde.
Je m'habille pas comme une pute, je ne souris jamais, je fais la gueule, je ne suis pas marrante.
Ca s'arrête là.
Je les déteste de me détester.
J'aimerai tellement les rabaisser, mais je ne peux.
J'aimerai tellement avoir l'intelligence, le charisme, le pouvoir, le moyen de tous les dominer, les rabaisser encore et encore.
Je ne crois plus en avenir, je ne crois en rien.
Mais je n'ai pas la force de faire quoique ce soit.
Je fais ce que je suis sensée faire.
Pour mon égo.
Démesuré.
J'ai tellement besoin de me sentir supérieure, au-dessus des autres.
Tous les massacrer les uns après les autres.
J'en ai tellement besoin.
Intellectuellement parlant.
Me sentir plus intelligente.
Mais en réalité, il n'en est rien.
Je suis stupide.
Autoritaire.
Moins que rien.
Egocentrique.
Avare.
Avare en argent, comme en amitié.
Si j'ai des amis.
Je veux contrôler.
Mais je ne contrôle rien.
Je veux croire que Dieu existe.
Je ne ressent rien.
Je ne sais pas si je suis croyante ou si je suis athée.
J'aimerai tellement être.
Mais je ne.
J'analyse tout ce que j'ai pu faire.
Dès que j'ai un comportement qui, à mon sens, ou plutôt, au sens de la société, n'est pas adaptée à une situation, ça me prend la tête des jours et des jours.
Je me déteste de ne pas savoir me comporter comme il faut, quelque soit les circonstances.
Mon avenir est tellement incertain.
Je ne sais pas ce que je deviendrai, ni si je deviendrai quelqu'un.
De bien.
Conforme à ce que j'aurai voulu.
Je suis autoritaire, mais cela se retourne toujours contre moi.
Je me peux m'empêcher.
Il faut que j'atténue ce comportement.
D'autant plus que je n'ai aucune légitimité.
J'aimerai agir au bon moment.
Ne pas attiser la jalousie, la haine.
Je veux être sur le devant de la scène.
Je veux être dans l'ombre.
Je sais ce que je veux, mais je suis consciente que je ne le peux.
Je déteste tout le monde.
J'aimerai que tout le monde m'aiment.
Je veux maigrir.
Je veux me bourrer la gueule de bouffe.
Je veux tout.
Je veux rien.
Je veux agir.
Je veux dormir.
Je, je, je, je, je.....
Lundi 1 Juin, 10h
J'appréhende ces deux mois sans le psy du BAPU.
Je décide alors de consulter un autre psy au Centre Médico-Psychologique (c'est ouvert tout l'été, m'a-t-on dit). Mais avant, il y a un sorte de "tri" qui se fait.
J'ai d'abord eu une premier rendez-vous avec une infirmière. Elle me posa quelque questions de routine (Qu'est-ce qui vous amène? C'est un médecin qui vous a conseillé de venir ici? ect.). Je lui ai dis que je me sentais déprimée, que je me posais des questions existencielles.
"Un versant dépressif peut-être?" me dit-elle. J'acquiesçais.
Ainsi, je pris rdv avec un psychiatre.
Mardi 9 Juin, 14h
Nous nous asseyons, face à face. Le bureau est placé à côté, collé au mur.
La psychiatre consulte les notes prises par l'infirmière lors du rdv précédant.
Je lui parle de mes problèmes de concentrations.
Je lui développa certain points (mes problèmes de santé, mes parents, ect.).
-"Y'a de quoi être angoissé dites-moi, me dit-elle.
- Oui, m'enfin c'est pas la fin du monde non plus, dis-je.
- Bah quand même...
Je vous avoue que ça me rassure un peu qu'elle me dise ça.
- Vous êtes inhibée à cause de vos angoisses. "Inhibition, symptômes et angoisse" de Freud, c'est écrit, me dit-elle fièrement.
- Ah oui?!
J'étais surprise. Je croyais que mes angoisses avaient disparu. Je ne pensais pas que ces angoisses puissent être l'origine de mes blocages.
- Vous avez fait une psychanalyse?
- Oui, mais je ne suis pas psychanalyste pour autant, me répondis-t-elle en souriant. Souhaitez-vous que je vous prescrive des médicaments (des anti-déprésseur en l'occurrence)?
- Non, je ne souhaite prendre aucun médicaments.
- Vous savez, ça aide. En général, les personnes angoissée ne veulent pas prendre de médicaments car ils ont peur des effets que cela peut causer...
Je lui raconta alors succinctement l'histoire de ma tante suivi par un hôpital psychiatrique.
- Qu'est-ce qu'elle prend comme médicaments?
- Des neuroleptiques, du magnésium...
-Des neuroleptiques... Ça doit être assez lourd. Je comprends.
Elle me demanda:
- Quel genre de thérapie souhaitez-vous suivre? Est-ce que vous vous êtes renseignée un peu?
- Euh oui... La psychanalyse...
- Oui, cette thérapie pourrait vous aider à trouver des réponses à vos questions existencielles.
- Quels sont les autres types de thérapie?
- Ici nous proposons la thérapie psychanalytique et la thérapie cognitive et comportementale.
- En quoi consiste la thérapie cognitive?
- C'est une thérapie plus "pragmatique", elle consiste à traiter un symptôme en particulier (confiance en soi par exemple), il y aura un peu de travail chez soit à faire, un questionnaire par exemple. Ca donne des résultats plus rapide, contrairement à la psychanalyse. Mais ça ne répondra pas à vos questions existentielles.
Après quelques minutes de réflexions, j'opte alors pour la thérapie cognitive et comportementale.
- Très bien, je vous redirigerai vers une collègue du centre."
Nous nous serrons la main.
-" Nous nous reverrons plus alors (puisqu'elle va s'installer en libéral"). Bon courage, me dit-elle.
- Merci, bon courage à vous aussi", lui répondis-je.
C'est dommage, je trouvais qu'elle correspondait bien à ce que j'attends d'un psy.
Prochain article la semaine prochaine.
Lundi 25 mai, 15h30
J'ai fait l'effort d'arriver à l'heure... Pour finalement attendre pendant une demi-heure dans la salle d'attente.
Super.
"Oui, il est là" me dit la secrétaire.
Je me dis alors, pour essayer de ne pas m'énerver : " je suis sûre qu'il fait ça pour la thérapie ou alors il fini de prendre des notes ou alors ils n'ont pas terminé la réunion ou...".
Un quart d'heure plus tard, je le vois enfin arriver par la porte d'entrée principale, munis d'une veste et d'un casque de moto. D'accord...
Quelques minutes plus tard, il m'appelle.
-"Excusez-moi pour le retard.
- Y a pas de problèmes... ", dis-je.
Non, y'a un problème. J'ai l'impression qu'il se paie ma tête.
Il est souvent en retard. Trop souvent à mon goût.
Ça ne fait qu'accentuer cette sensations de l'ennuyer (il soupire silencieusement, il essaye de me faire parler...). Je me dis qu'il fait ça pour que la durée des séances soient plus courtes, pour que le temps passe plus vite, pour se débarrasser plus vite de moi.
Comme si je n'avais aucune raison de venir le voir, que je devais laisser la place à d'autre patients.
Pourquoi est-ce que je ne lui fais pas part de mes pensées?
Parce que j'ai pas envie de lui donner l'impression qu'il peut me "manipuler" ou qu'il ai un quelconque "pouvoir" sur moi.
Mais évidemment, c'est totalement ridicule ce que je dis là.
Il n'en a rien à cirer qu'il ai ou non un pouvoir sur moi, ni le fait que je le déteste, etc.
Bon OK, je suis transfert. OK, je me fais du mal toute seule.
J'ai essayé plusieurs fois de parler, mais je n'y arrivais pas.
J'avais à la fois envie et pas envie.
Envie parce que je voulais avancer dans cette thérapie (qui commence à être pesante) et pas envie parce que je ne voulais pas l'ennuyer.
-"Qu'est-ce qui vous retient de parler?
Je ne répondis pas.
- C'est le fait que je sois venu en retard?
- Non, non", répondis-je.
Je me mets enfin à parler.
Je rectifie certaines informations sur mon enfance ( j'ai questionné mes parents à ce sujet).
Puis, je parle de ma mère.
Mes souvenirs d'enfance ne se rapportent pratiquement jamais à ma mère.
Il y a toujours eu mon père dans mes souvenirs (quand il me punissait ou me criait dessus principalement).
J'ai dit que je trouvais ma mère faible et naïve.
Naïve parce qu'elle s'est marié avec cet homme qui "n'avait rien", mais qui l'avait séduit parce qu'il était au petit soin pour elle (idée qu'elle s'est fait prise au piège, si j'ose dire) alors qu'elle était belle et intelligente, plein d'hommes à ses pieds.
Faible, parce qu'elle se laissait faire, se faire critiquer pour tout et n'importe quoi, se faire humilier publiquement (ça s'est amélioré avec le temps, mon père est devenu plus "sage").
Et avec du recul, je crois que je lui en veux de ne pas avoir divorcer.
Ou plutôt, qu'elle ai choisit cet homme.
Je sais, c'est mal de dire ça, ou de penser ça de ses parents... J'ai honte. Il m'arrive de repenser à cette consultation, et de regretter de lui avoir dit cela.
Quand j'étais petite, je me souviens avoir essayé de les réconcilier après une dispute; je leur disais que je les aimais tout les deux et que je ne voulais pas qu'ils se disputent. Je ne voulais pas qu'ils divorcent.
J'avais peur que l'un des deux ne soit seul. Je pensais plus particulièrement à mon père.
Je lui narra un souvenir étrange (qui s'avère être faux).
C'est la nuit, je me suis levée de mon lit pour faire signer une feuille.
Le salon est fermé.
Je m'inquiète un petit peu. J'ouvre la porte. Je vois mon père debout (dominant), habillé, le pieds sur l'appareil génital découvert de ma mère qui était couché par terre (soumise). Mon père me demanda de retourner me coucher. Ma mère me souriait.
-" Ma mère n'arrête pas de me dire que mon père est égoïste et feignant.
- C'est ce dont vous redoutez, non?
- Oui, c'est vrai..."
J'ai ajouté que je me trouvais très faible. Plus faible que ma mère.
Peut-être parce que je dis du mal de mes parents, alors qu'ils ont beaucoup travaillé pour nous permettre de vivre confortablement, et peut-être également parce que je n'ai rien fais pour eux.
"On s'arrête là pour aujourd'hui, on se revoit... le 8 juin, y a le lundi de Pentecôte."
Super.
La séance se termina au bout de 22 minutes.
En sortant, je me suis sentie très énervée (à cause de son retard, puis le fait que la séance aie durée 22 minutes). Je l'ai insulté de tout les noms.
C'est pas bien, je sais.
Prochain article sera disponible la semaine prochaine.