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4 octobre 2017 3 04 /10 /octobre /2017 18:25
Depuis mon dernier post, je travaille pour le moment dans une grosse boîte et depuis peu j'ai développé un stress qui me prend aux tripes. La boule au ventre le matin, l'estomac noué à midi et une insomnie le soir.
 
N'y tenant plus, je me suis dit qu'aller en discuter ne me ferait pas de mal.
Bon il s'avère que je suis en dépression. 
Hop, un arrêt, je ne m'y attendais pas tellement à vrai dire.
 
Après quelques séances, et après avoir commencé à mettre un peu à plat la plus part de mes problèmes, on me suggère de faire une psychothérapie. 
OK, je suis plutôt volontaire et puis j'ai envie de changer.
 
Quatrième séance, mercredi 27 septembre 2017, à 16h.
 
- "Comment ça va depuis la dernière fois? me lance-t-elle.
- Ça va moyennement, j'essaie de sortir un peu, ça se passe plutôt bien, enfin il m'arrive d'avoir des crises de larmes en ce moment, surtout lorsque je pense au boulot. Je me sens fatiguée.
- C'est normal, ça prend du temps de récupérer. Et vous dormez comment?
- J'admets avoir du mal à trouver le sommeil. Au moment de me coucher, lorsque je ne peux pas me distraire grâce à la tablette ou lorsque je n'arrive pas à me concentrer sur un bouquin, je me mets à stresser à propos du travail. Le retour surtout.
- Peut-être qu'il faudrait vous prescrire autre chose si ça n'évolue pas un peu plus rapidement."
 
Ah oui, je suis en traitement.
- "Est-ce que ça vous a aidé les consultations jusqu'à présent? Quel est votre bilan?
- Etant donné que je suis en arrêt, je suis moins stressé, je ne suis plus dans un contexte angoissant temporairement. Et je me rends compte qu'il faudrait changer de boîte. C'est vrai que lorsque l'on travaille, on est dans le flux, et on se contente de faire ce que l'on a à faire dans la journée. Par contre, concernant les relations, je ne vois pas trop quoi faire... faudrait-il que je réfléchisse à la cause? 
- Il faudrait plutôt trouver une solution, on trouve la cause après avoir trouvé la solution. Vous pouvez faire des stages pour travailler sur les relations, le rapport à l'autre par le biais d'ateliers d'improvisation par exemple, ou faire de la méditation, de la danse de société (les danses à deux), ... testez et voyez ce qui vous plaît.
Avez-vous un rêve à raconter?
 
- Je ne me rappelle pas de mes rêves ces derniers temps. Il y en a un qui m'a marqué mais c'est un très vieux rêve, je ne pense pas que ce soit pertinent de le raconter.
- C'est toujours pertinent, dans la mesure où c'est votre inconscient qui parle. D'autant plus qu'il vous a marqué.
- Eh bien... je n'en ai pas un souvenir très clair mais dans ce rêve, il avait une sorte de personnage, un montre même, qui avait un œil à la base de la bouche. Il avait donné à notre porte et nous demandais de l'aide à ma mère. Quelque secondes plus tard, je tournais la tête et ma mère avait disparu avec le monstre.
- Quand avez-vous fait ce rêve?
- Je devais avoir 10-11 ans je dirai.
- Ce rêve symbolise la séparation avec votre mère, qui survient durant l'adolescence, le détachement de votre mère.
- Je vois. Pourtant, je ne considère pas avoir vécu pleinement mon adolescence. Disons que j'ai commencé à réellement à m'en détacher vers mes 20 ans. D'ailleurs je trouve que je ne suis pas vraiment adulte. J'ai l'impression de manquer quelque chose. Je trouve que j'ai un côté enfantin.
- Qu'est-ce qui vous fait dire cela?
- Je ne saurai dire... Je pense être immature. Très naïve. Je manque d'expérience de la vie. Je veux dire, par rapport à d'autre personnes, qui ont mon âge... Certains ont déjà tellement vécus.
- Se comparer tout le temps aux autres est enfantin.
- C'est vrai que j'ai tendance à tout le temps me comparer aux autres. Dans ma famille, on a tendance à comparer les enfants les uns aux autres. Qui a eu les meilleures notes, qui est la plus mince, etc. Je pense que j'ai voulu exercer mon métier actuel afin de, en partie, impressionner. Peut-être même m'en vanter. Au final, je me rends compte que ça les importent peu. Et je me retrouve dans un métier où je ne me sens pas à ma place. Et que je déteste, peut-être. En tout cas, qui me rend malade, au point d'avoir la boule au ventre chaque matin, d'avoir du mal à m'endormir pensant au jour suivant. Avoir des crises de larmes, y penser tout les jours, même le weekend, même lorsque je suis avec ma famille ou des amis.
- Donc vous aviez honte de vous?
- Dans un sens, et je voulais trouver un moyen de faire bonne figure, de plaire aux gens. Peut-être aussi pour mes parents. Mais je disais du mal d'eux... je ne sais pas vraiment pourquoi. 
- Vous étiez en colère contre vos parents?
- Oui c'est vrai... En fait, je leur en veux de ne pas m'avoir appris les choses me permettant d'affronter la société, d'être ce que je suis aujourd'hui, ce que je ne voulais pas être. Durant mon enfance, jusqu'à ce que je quitte le nid familial, mes parents faisaient les reproches l'un à l'autre par mon intermédiaire. Ils refusaient de se dire les choses en face. Ils m'en faisaient donc part, puis me demandaient mon avis.
- Vous aviez le rôle du juge, conciliateur en quelque sorte?
- D'une certaine façon. Mais je prenais parti à chaque fois. Je n'arrivais pas à être neutre. Je changeais toujours d'avis selon le témoignage que l'on m'offrait. Et mon père n'a que peu d'amis.
- Vous avez l'habitude d'écouter, vous auriez pu être psychologue!
- Oui, j'y ai songé... Mais j'ai décidé de tenter médecine à la place, mais finalement ayant échoué j'ai choisi la voie actuelle. J'avais commencé une psychothérapie mais je l'ai abandonné... Je le regrette aujourd'hui.
 
- D'ailleurs, pour quelle raisons aviez vous cessé votre psychothérapie?
- Le psychologue du BAPU avait une fâcheuse tendance à être en retard, à réduire de plus en plus la durée des consultations, et il n'y avait aucun retour. C'était comme parler à un mur...
- Cela a dû être difficile, vous essayiez de vous confier ... Ce n'était pas vraiment un bon professionnel.
- Oui, et je l'ai pris personnellement. En tout cas je n'ai pas eu envie de donner suite.
- Je comprends."

Elle se lève de sa chaise et je comprends que la séance se termine.

Prochain post la semaine prochaine.
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