1ère consultation avec le psychiatre du bapu

Vendredi 10 avril, 11h

Il fait beau.
J'appréhende pas mal cette consultation car j'ai eu quelques expériences très déplaisante avec certain psychiatres et je ne la connais pas.
On me fait attendre 20min dans la salle d'attente, vide.

Elle arrive. Je vois une gentille dame d'une quarantaine d'année, les cheveux roux fins, des yeux bleus clair, le teint pâle.
Nous entrons dans un bureau très clair, tout le contraire du bureau du psy. C'est plus grand aussi.
Il n'y a pas de bureau qui sépare le psychiatre de son patient.
Nous nous serrons la main.
Elle s'occupe de la prise en charge des consultations (j'imagine qu'elle veut vérifier si mes consultations sont "justifiées"...), et pour faire les bilans. Elle est aussi là pour prescrire des médicaments si la situation devient ingérable ( ne sait-on jamais).
Je lui ai dit que je refuse de prendre des médicaments dans le genre anti-dépresseur. Pour moi, c'est tout simplement impensable, avec tout les effets secondaire que cela peut comporter ( j'ai pu en avoir la démonstration par ma tante...). Je lui ai donc raconté que ma tante avait des problèmes psychiatrique, qu'elle était hospitalisée...

Elle me demanda combien de fois j'ai vu le psy. Je lui ai dit 5 fois et elle avait l'air d'être étonnée... Qu'est-ce que ça signifie?

"Pourquoi êtes-vous venue consulter un psychologue?"
"Je n'arrive plus à travailler, à me concentrer en cours... Je suis perdue, je ne fais rien, je passe mon temps sur internet, je ne vais plus en cours... Alors je me suis dit qu'au lieu de réfléchir dans mon coin, autant aller voir quelqu'un", lui dis-je.
"- Vous êtes assez isolée?
- Oui... Mes amies du lycée sont toutes très occupées avec la fac, la prépa... Et puis elles habitent toute sur Paris, donc ce n'est pas évident. Et étant donné que je ne vais plus en cours... "
- Je vois...
- Je ne sais pas trop ou est-ce que je vais, pourquoi je suis ici, qu'est-ce que je vais sur cette Terre... Mais sans penser au suicide pour autant ( J'ai eu envie de pleurer, alors j'ai baissé les yeux).
- Oui... je pense que c'est une excellente idée, cette thérapie, dit-elle. Est-ce que vous avez du mal à vous lever le matin?
- Oui, j'ai du mal".
Je pense qu'à ce moment-là, elle a dût me diagnostiquer comme dépressive...
Puis elle me dit que je suis dans une période ou j'essaye de savoir qui je suis, ce que je veux, je me cherche... Et que ça va passer au bout d'un certain temps. Elle ajouta que certaine personne passe cette période plus tôt, et d'autre la passe plus tardivement... Et là je me suis demandé si j'étais en retard (mentalement parlant)... Je me pose toujours la question...

Je lui ai raconté que j'avais déjà vu un psy auparavant, parce que j'avais peur de rater ma première année de collège. J'ai fait une sorte de comparaison avec cette année. J'avais confiance, j'ai cru que j'allai réussir ma première année de medecine les doigts dans le nez..
Eh ben c'est raté.
Bien fait pour moi, ai-je envie de dire.
Nous avons abordé le thème de l'excellence, sur le fait que je voulais être " parfaite" en quelque sorte, comme ma tante quand elle était jeune... Elle m'a dit que c'est une piste interessante sur laquelle travailler.
Elle m'a posé d'autre questions, elle a établit des liens entre certain faits ( par exemple, les cris de la psychiatre me renvoyait à ceux de mon père). J'ai trouvé que c'est une séance très interessante et j'ai pu faire le rapprochement entre certaines de mes envies, de mes peurs, avec ce qu'a été (et est) ma tante. Je n'en ai pas encore parlé au psy, mais je vais tout balancer lors de la prochaine séance.

Je trouve que j'ai pas mal progressé avec elle. Elle a sût me guider, par ses questions, ses reflexions... Elle est bienveillante, très gentille.
Contrairement au psy, elle me regardait en face, sans doute pour scruter mes réactions. Elle essaye de me comprendre, de m'aider. Elle n'a pas donné de conseils. Mais c'était assez rassurant.
Il y a eu des moments ou je voulais pleurer, mais j'ai réussi à me retenir. Elle est différente du psy (alors qu'elle-même est psychanalyste également).

Après la consultation, je vous avoue que j'eu un peu moins d'estime pour le psychologue... Mais je me dit que s'il ne me guide pas trop, c'est qu'il veut que j'apprenne à réfléchir par moi-même...
Pour le moment, il est assez patient.

Petite citation du commentaire de Marie (cf. 5ème consultation) qui m'a rassuré:
"Je ne trouve rien de pathétique dans ce que tu racontes. Tu es comme tu es à cause des aléas de la vie."
Je trouve que c'est une jolie phrase :)

Le prochain article sera publié en fin de semaine.